Que veux tu pour tes 18 ans ? C’est LA question que pose désormais tous les parents à leurs enfants car apparemment il faut que ce cadeau soit spécial et marque le coup. Moi c’est mon cou que j’ai décidé de rendre spécial et pour cela je comptais m’acheter mon premier Carré Hermès.
Me voilà à Aix en Provence, cela fait quelques mois que je suis majeur, je rentre dans la boutique Hermès, à ce moment c’était le masque qui était tendance. Le sourire aux oreilles je touchais pour la première fois cette seconde peau. La texture est incomparable et les couleurs furent les plus vives que je n’ai jamais vue. En sortant je tenais entre mes mains cette boite orange fermée par un ruban, à l’intérieur une feuille de soie blanche recouvre un trésor dont le nom vous évade de la monotonie alentours : Jardin de la Maharani.

Origine d’un Intemporel
Tout commence avec le mouchoir imprimé qui devient un essentiel de la mode féminine du XIXe. Ce petit mouchoir s’agrandit pour se rapprocher du foulard, celui-ci sert alors aux militaires qui le mettent autours de leurs cous dans la première moitié du XXe notamment durant la première guerre mondiale. Il est alors orné d’inscription militaire et schéma expliquant aux soldats comment utiliser certains appareils. Avec l’alphabétisation des troupes françaises durant l’entre deux guerres, ces carrés sont devenues obsolètes. Heureusement Hermès arrive à la rescousse de ce bout de tissu et le transforme en accessoir de mode ! Robert Dumas réalise le premier carré de soie Hermès en 1937 – Jeu des omnibus et Dames blanches – sortie à l’occasion de la première ligne d’omnibus parisien reliant la Madeleine à la Bastille.

Un Carré c’est quoi ?
Concrètement, un Carré Hermès c’est deux ans entre les premiers dessins et la sortie du foulard originel de 90×90. Il nécessite 450 000 mètres de soie, produit via des plaques en verre gravés à la main et colorés via des techniques uniques pour un rendu éblouissant. Au total, les confectionneurs disposent de 75 000 teintes différentes, je trouve que cela est insuffisant mais bon on fait avec. La touche finale est un ourlet de 1,5 mm fait à la main délimitant tel un cadre le Carré.
Une pléthore de 2 000 modèles ont vu le jours depuis 1937, une véritable « Carréothèque » les regroupent tous. Se surpassant à chaque fois, le dessin Sieste au Paradis nécessita 2 000 heures de gravure pour un rendu saisissant. Le Carré Hermès est aussi un intergénérationnel, toutes les 30 min un carré est vendu dans le monde. Les jeunes le porte avec un jeans et les grands mères l’utilisent comme couvre chef. Tout le monde y trouve son compte et lui s’adapte à toutes les situations. A la plage il devient un paréo, en ville il se noue au sac et il peut même devenir une veste en cas de frissons.

Star avant les Stars
Alors que certains vêtements deviennent célèbres une fois porté par des stars d’Hollywood. Le Carré à quant à lui eu nullement besoin de se faire connaître. Ce qui n’a pas empêché les plus grands de ce monde à en avoir. A commencer par la reine Élisabeth II qui en possède un grand nombre et qui parait-il guette l’arrivée de chaque nouvelle collection. La femme du président américain John Fitzgerald Kennedy qui lui faisait de l’ombre avec sa beauté, « Jackie » était aussi tombée sous le charme de cet accessoire français. Brigitte Bardot, Romy Schneider ou encore Madonna l’ajoutèrent à leur garde robe. Même dans les fictions le Carré est devenu un mythe ainsi Miranda Priestly incarnée par Meryl Streep dans « Le diable s’habille en Prada » achète des carrés Hermès blancs par lots de 25 !
Élisabeth II Jackie Kennedy
Les Carré Hermès sont devenue dès leur naissance un incontournable de la mode, la french touch que tout le monde veut sur soie …
Partager la publication "Carré Hermès, la touche française."